Marie-jo Bonnet présente les ouvrages Mon MLF, Simone de Beauvoir et les femmes et Plus forte que la mort
Tweeter

L’autrice :
Historienne, spécialiste de l’histoire des femmes, Marie-Jo Bonnet est une militante historique de la cause féministe, qui a participé dans les années 1970 au MLF (Mouvement de Libération des Femmes) et à la fondation des « Gouines rouges ».
Historienne spécialiste du rapport des femmes et de l’art, elle a signé quatre livres sur ce thème. Elle a été conseillère historique d’un documentaire Artistes femmes à la force du pinceau diffusé le 8 mars dernier sur ARTE. Une exposition en sera bientôt un prolongement.
Elle vient de publier aux Editions Ouest-France Plus forte que la mort. Survivre grâce à l’amitié dans les camps de concentration- Germaine Tillon, Geneviève De Gaulle, Odette Abadi, Simone Veil, Margarete Buber-Neumann, Odette Fabius…
Les livres :
MON MLF
Marie-Jo a vingt ans en 1970. Elle entre en prépa littéraire au lycée Claude Monet, quand, au sous-sol de la librairie Maspero, elle tombe sur un numéro du Torchon brûle consacré à la libération des femmes. C’est une révélation.
Si elle ignore tout du féminisme, Marie-Jo fut un « garçon manqué » ; elle sait déjà qu’elle est attirée par les femmes. Bientôt, elle se rend à une A.G. du M.L.F., et elle y rencontre la grande animatrice Monique Wittig : « Je suis attirée comme un aimant par ce petit groupe de femmes qui ne ressemble à rien de ce que je connais. Qu’est-ce que je cherche ? Je ne sais pas. Je me laisse faire, confiante, reconnaissante. »
Un livre sans complaisance, riche en portraits et en révélations. Au nom de la vérité. Au nom de l’histoire.
Simone de Beauvoir et les femmes
"Quand j’ai rencontré Simone de Beauvoir en 1971 au MLF, elle faisait rêver notre génération. Elle était l’exemple même de la femme libre qui refusait de se marier et d’avoir des enfants tout en vivant un couple égalitaire avec Sartre.
Avec la publication de sa correspondance, nous avons été obligées de revoir le mythe : une autre Beauvoir, la vraie Beauvoir, apparaissait publiquement, dévoilant une femme qui n’assumait pas son amour charnel pour ses "petites amies" comme les appelait Sartre et dont la vie cachée contrastait cruellement avec le message émancipateur du Deuxième sexe.
Beauvoir a-t-elle floué son public en n’assumant pas sa véritable personnalité ? Et pourquoi, continuons-nous de la voir comme une référence du féminisme contemporain alors qu’elle est si divisée dans son rapport aux femmes ? " : Marie-Jo Bonnet
Plus forte que la mort
En se basant sur les témoignages de survivantes, Marie-Jo Bonnet dresse le portrait de l’amitié féminine qui unit les femmes dans les camps nazis et leur permit de supporter la vie quotidienne et de survivre.
Germaine Tillion, Geneviève De Gaulle, Odette Abadi, Simone Veil, Margarete Buber-Neumann, Odette Fabius, toutes déportées témoignent de l’importance de l’amitié comme vecteur de survie, que ce soit à Ravensbrûck, Auchwitz-Birkenau ou dans les commandos de travail forcé.
"L’absence de relations humaines était un facteur de mort peut-être encore plus ravageur que la faim et l’usure physique", comme l’explique Germaine Tillion. "J’ai survécu grâce à mes amies", dit-elle. Pour résister à la déshumanisation, les détenues mirent en place des réseaux de solidarité complexes, fragiles, éphémères et absolument nécessaires à la survie.
Ce livre est aussi un hommage vibrant à ces femmes résistantes. La Résistance fut pour les françaises de la génération de Germaine Tillion ou Jane Sivadon, Geneviève de Gaulle et bien d’autres, un moment fondateur de l’entrée des femmes en politique, c’est-à-dire dans l’action pour libérer leur pays de l’occupant nazi.
Le 27 mai 2015, journée nationale de la Résistance, les cendres de Germaine Tillion, ethnologue et résistante, et de Geneviève De Gaulle-Anthonioz, ancienne présidente de ATD Quart Monde et nièce du Général De Gaulle, toutes deux déportées à Ravensbruck, seront transférées au Panthéon, incarnations de l’esprit de la Résistance.
Le livre se divise en 5 grands chapitres :
1- "On ne pouvait pas vivre seules"
2- Solidarités familiales
3- "Sœurs d’âmes". Charismes de religieuses. Par-delà les appartenances religieuses
4- Solidarités selon les clivages (sociaux, politiques, raciaux, sexuels…)
5- Quelque chose d’encore plus profond que le mot "amitié"

