Singapour, la cité homophobe
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Je me rappelle l’époque, c’était en 2002, lorsque j’ai visité Singapour pour la première fois. On m’avait prévenu, contrairement au Japon où j’habitais alors, et où les gays jouissent d’une certaine tolérance, Singapour, c’est l’enfer.
La soi-disant démocratie est en fait un régime totalitaire, où l’on traque les gays jusque dans les toilettes, à la Poutine. Je me souviens que les Singapouriens que j’ai rencontrés vivaient dans la peur permanente de l’arrestation. Je pensais naïvement que 13 ans après, les choses avaient sans doute changé, puis je suis tombé sur un article du Huffington.
Singapour, « exemple » de développement économique (l’un des pays les plus riches au monde où pullulent les gratte-ciels), se vante souvent d’être un modèle écolo où il fait bon vivre...en fait cette cité-état pratique sans vergogne l’homophobie et la discrimination d’état contre les LGBT. Selon Jean Song, militante LGBT, "Singapour est un cas d’école de ce qui arrive quand le développement économique survient sans droits de l’homme" dit-elle. "Et plus inquiétant, de nombreux pays comme la Chine, le Laos et la Russie veulent aujourd’hui copier le modèle singapourien". Ambiance.
Les violences contre les LGBT, les arrestations – la pratique de la sodomie y est encore illégale – y sont légions, et notamment les « viols correctifs ». Tu es lesbienne, tu l’as bien mérité. Cela ne concerne pas que Singapour. "Lorsqu’on regarde Brunei, Singapour, la Malaysie, le Myanmar, mais aussi le Laos, c’est très rétrograde en matière de droits des LGBT… mais même dans les autres pays, plus « progressistes », il y a des problèmes. Les femmes « trop » masculines sont tuées dans certaines zones rurales de Thaïlande, les femmes transsexuelles sont prises pour cible aux Philippines", explique Jean Chong.
Si les situations sont différentes selon les pays, aucun pays de la zone asiatique n’autorise aujourd’hui le mariage pour tous. Dans le même ordre d’idée, l’accès à des services comme la chirurgie de ré-attribution sexuelle ou la thérapie hormonale pour les transgenres est limité. Conséquence de ces cadres législatifs et politiques répressifs, les mauvais traitements et la marginalisation dont sont victimes les LGBT sont encore omniprésents dans la région.
Article à lire sur le Huffington Post :
www.huffingtonpost.fr/2015/10/28/lgbt-asie-sud-est_n_8283652.html
Olivier Guérin